Département
: Indre-et-Loire - 37 - Histoire
Région : Centre
Préfecture : Tours
3 arrondissements. 33 cantons. 277 communes.
Le
département d'Indre-et-Loire, dont les limites correspondent à peu
près à l'ancienne province de Touraine, a été peuplé dès la protohistoire
par un mélange de populations préhistoriques et de nouveaux venus
de race celtique ou gauloise, les Turons, partis de la haute vallée
du Main. La romanisation commença dès la conquête par César en 52
av. J.-C.: ce fut alors la "cité" libre des Turons, dont le centre
urbain s'appela Caesarodunum, et bientôt Turones, Tours. Célèbre
au début du Moyen Âge grâce au pèlerinage au tombeau de saint Martin,
qui avait été son troisième évêque (371-397), Tours fut l'une des
cités-clés de la Gaule franc (franque):
- Clovis y reçut les insignes de consul de l'Empire romain.
- Charles Martel, duc des Francs, repoussa les Sarrasins sur la
voie romaine Poitiers-Tours (732).
- Charlemagne fit de son ministre Alcuin le maître d'une célèbre
école de calligraphie et d'enluminure des manuscrits, et aussi l'abbé
de St-Martin de Tours et de St-Paul de Cormery.
Après avoir souffert des Normands qui remontaient la Loire et ses
affluents, la Touraine fut disputée à l'époque féodale entre les
comtes de Blois et d'Anjou.
Foulques Nerra, comte d'Anjou, fit édifier d'énormes donjons carrés
dont plusieurs subsistent (Langeais, Montbazon, Loches). Successeurs
des comtes d'Anjou, les Plantagenêts furent chassés de Touraine
après la mort du roi d'Angleterre, Henri II, au château de Chinon
(1189). Le pays fut réuni au domaine royal capétien dès le début
du XIIIème siècle. La paix permit la construction de centaines d'églises
romanes (Xème au XIIème siècle), puis gothiques (XIIIème au XVème
siècle), les plus importantes étant la cathédrale St-Gatien de Tours,
qui subsiste, la collégiale St-Martin et l'abbatiale de Marmoutier,
détruites après la Révolution..
Avec Charles
VII et ses successeurs, la Touraine devint le cœur du royaume :
Charles VII, à Chinon, Louis XI, à Plessis-lès-Tours, Charles VIII,
à Amboise, attiraient la cour, les financiers, les grands capitaines
victorieux de la guerre de Cent Ans. Léonard de Vinci fut à Amboise
l'hôte de François Ier. La Renaissance commença en Touraine avec
l'arrivée d'artistes italiens dès la fin du XVème siècle. Aux vieilles
forteresses vinrent s'ajouter des demeures de plaisance, comme Chenonceau
et Azay-le-Rideau. Les progrès de la Réforme, sensibles chez les
artisans des villes, firent que la Touraine souffrit des guerres
de Religion : conjuration d'Amboise (1560) et pillage des églises
de Tours (1562). Les progrès économiques n'en continuèrent pas moins
: armes et outils, draps de laine et de soie, tannerie, imprimerie
à partir de 1484. Le passage des Valois aux Bourbons fut préparé
à Plessis-lès-Tours (1589) par la réconciliation d'Henri III et
d'Henri de Navarre.
Richelieu fit
édifier sous Louis XIII un château (disparu) et une ville nouvelle
: Richelieu, témoin de la volonté du grand cardinal-ministre. Choiseul,
pourvu du duché-pairie d'Amboise, tînt après sa disgrâce la célèbre
"cour de Chanteloup". Navigation active sur la Loire, grands travaux
routiers, urbanisme nouveau à Tours, encouragements aux fabriques,
furent l'œuvre des Intendants. Après la création du département
d'Indre-et-Loire (1790), les périodes révolutionnaire et impériale
furent peu originales par rapport à l'ensemble du pays. Le XIXème
siècle fut une époque de grands progrès économiques, surtout pour
l'agriculture et le commerce (nouvelles routes, réseau dense de
voies ferrées), alors que seules des industries "légères" pouvaient
alors s'implanter, faute de ressources minérales. Les petits villages
atteignirent au milieu du XIXème siècle leur population maximale.
Pendant l'Ancien Régime, la Généralité de Tours comprenait l'Anjou,
le Maine et la Touraine. Seule l'agglomération de Tours se développa
rapidement, passant de 30 000 à 90 000 habitants. Tours fut capitale
de repli au temps des invasions, en 1870 et en 1940. La Première
Guerre mondiale fut surtout coûteuse en vies humaines, et la Seconde
en ruines matérielles. Reconstruction, puis construction et expansion,
avant la crise de 1974, permirent un essor nouveau du département
d'Indre-et-Loire. L'agglomération de Tours, avec 250 000 habitants,
compte maintenant la moitié de la population du département.
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